Stress au travail : le responsable est notre gestion des situations extérieures 

Le stress est créé non pas par les situations extérieures que nous rencontrons mais par notre propre réaction face à celles-ci. Finie la faute du patron, du collègue, des horaires…! Nous générons notre propre stress et, bonne nouvelle, nous avons donc le pouvoir de le réduire !

Voici le résumé d'un article très intéressant de Nicholas Pietre paru dans Harvard Business Review sur le stress en 2007. C'était certes il y a longtemps, mais le sujet nous a paru tout à fait actuel et méritant d'être à nouveau à la une. En effet, les chiffres sur le stress au travail ne font qu'augmenter.

L'affirmation que nous créons notre propre stress n'est pas encore assimilée dans notre vie de tous les jours, si l'on en écoute les discussions dans les couloirs des entreprises ! 

Les chiffres du stress au travail

Les études sur le stress sont difficiles à conduire et nous n'en avons pas beaucoup à disposition. Selon une étude de l'INRS de 2007, le stress au travail touche 4 salariés sur 10, le coût du stress est estimé entre 2 et 3 milliards d'euros. En 2010, 65 % des Français affirmaient être en état de stress au travail.

L'auteur : Nicholas Pietre

Nicholas Petrie a passé les 10 dernières années à travailler sur le développement du leadership des dirigeants dans le monde entier. Il est membre du “center for creative leadership” et créateur d'un programme de changement avec différentes façons de minimiser son stress et par conséquent de maximiser ses résultats. 

Son histoire personnelle lui a permis de côtoyer le stress de très près et de faire l'expérience de savoir le réduire. En effet, à à peine 30 ans, il apprend qu'il est atteint d'un cancer de l'estomac. Il subit une intervention, les médecins sont alors optimistes. Il retourne travailler au Japon, mais, un an plus tard, des tumeurs se développent au niveau du foie. Le plus difficile dans cette maladie est sa constante anxiété que le cancer ne revienne.

Il rencontre alors le docteur Derek Rogers, qui a passé 30 ans de sa vie à comprendre pourquoi dans une même situation des personnes sont submergées et d'autres non.

Il lui transmet tout son savoir, et Nicholas Pietre voit alors son stress diminuer avec une situation extérieure inchangée. 

Le stress provient de notre réaction face aux situations extérieures

Tout d'abord, nous devons comprendre que le stress n'est pas lié aux situations extérieures mais à notre propre réactions face à elles. Au travail, on attribue souvent son stress à son boss, aux deadlines, à la compétition, et j'en passe… Mais alors pourquoi d'autres personnes avec ces mêmes situations ne sont pas submergées?

On peut rencontrer des personnes très stressées avec un niveau de pression assez faible et vice et versa. Ce qui nous montre que la pression seule n'aboutit pas forcément à du stress au travail.

La pression n'est pas le stress 

Il faut comprendre que la pression n'est pas le stress. Par contre, la pression devient stress lorsqu'on lui ajoute la rumination. La rumination est la tendance à ressasser les évènements passés et futurs en leur attachant une émotion négative. Elle est destructrice et atteint notre santé mentale globale et notre bien-être.

Les “ruminateurs” chroniques voient leur risque de problèmes cardio-vasculaires et d'hypertension augmenter, leur système immunitaire devenir moins efficient.

Les saccages du stress sur la santé sont maintenant connus de tous et les études le démontrent de plus en plus.

Cinq conseils pour réduire son stress 

Pour briser le cercle vicieux de ces mauvaises habitudes de rumination qui conduisent inéluctablement au stress chronique, voici 5 conseils :

  • se réveiller : la rumination s'active en état de “sommeil éveillé” : une façon d'être là sans être là, de ne pas être présent à ce qui se passe. Sortir de cet état est alors indispensable pour briser ce cercle infernal de la rumination. On peut le faire physiquement en se levant, se mettant en mouvement, claquant des mains…Ainsi, on reprend notre pouvoir, on devient présent, conscient
  • contrôler son attention : porter son attention sur les thèmes sur lesquels nous pouvons agir. Un exercice efficace est de dessiner un cercle sur une feuille et mettre les choses sur lesquelles nous pouvons agir à l'intérieur du cercle et celles sur lesquelles nous n'avons aucun pouvoir d'action à l'extérieur
  • prendre du recul : les “ruminateurs” ont tendance à tout dramatiser : tout est grave, exagéré. Il faut donc :
    • relativiser est alors salvateur : le stress en question n'est rien à côté de…
    • se questionner : quel sera ce stress dans trois ans ? 
    • adopter un autre angle de vue : que puis-je apprendre de cette situation ?
  • lâcher prise : c'est la partie la plus difficile. Si lâcher prise était facile, cela se saurait ! Lâcher prise requiert tout d'abord :
    • d'accepter la situation, d'accepter ce qui est, tout simplement, sans résister en pensant que cela pourrait être autrement
    • de voir ce que l'on peut apprendre de ce qui se passe, car, oui, chaque situation nous amène une leçon et un apprentissage pour celui qui veut bien le voir !
    • de passer, enfin, à l'action : Quelle action cette situation requiert ? Le passage à l'action nous amène à notre pouvoir, notre puissance. Sans celle-ci, nous restons passifs et nous subissons la situation. Nous restons alors dans le rôle passif inconfortable de la victime.

En mettant en pratique ces conseils, un peu tous les jours, comme un entrainement de gym, vous verrez votre niveau de stress diminuer, votre santé s'améliorer, votre performance augmenter et votre carrière s'envoler !

La bonne nouvelle de cet article, c'est que nous ne sommes pas impuissants face au stress au travail et à toutes ses conséquences. Bien au contraire, nous avons le pouvoir de le réguler. Sortons de notre position de victimes et reprenons notre pouvoir !

Pressure Doesn't Have to Turn into Stress (hbr.org)